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Nouvelle édition 2017 lulu.com |
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Bonjour à tous, je vous propose un site sur lequel est abordé le thème des uniformes des personnels de surveillance à travers l'histoire. Sujet peu abordé en général, j'ai pensé que nous avions un devoir de mémoire pour nos anciens gardiens et surveillants.
Je me nomme DIEBOLD Christophe et je sers mon administration depuis 1994 comme officier, et vous invite à me contacter pour si vous le souhaitez apporter votre pierre à la construction du site.
Bonne visite
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gardien maison d'arrêt de la Santé 1868 |
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Louis Napoléon décrète que le port du costume est obligatoire pour les fonctionnaires de l'ordre administratif.
Les règlements du 30/10/1849 et du 18/08/1852 imposent dans toutes les prisons départementales un costume unifié. Sachant que le dernier arrêté modifie le costume.
En 1857, l'administration pénitentiaire privilégie avant tout un recrutement militaire, elle demande au Ministère de la guerre de lui désigner les militaires et surtout les sous-officiers susceptibles de rejoindre cette administration.
La circulaire du 28/12/1859 remplace la capote par la tunique, et le bonnet de police par le phéci (ancêtre du képi) déjà adopté dans les maisons centrales en vertue de la circulaire du 18/08/1858, qui avait, en outre, mis les frais d'uniforme à la charge de l'Etat.
En 1868, sous le second empire, les gardiens sont recrutés après 40 ans. Les militaires occupent les trois quart des emplois dans les maisons centrales et les prisons départementales.
La photographie nous montrent des gardiens en tunique bleue, portant le phéci dans la cour intérieure de la maison d'arrêt de la Santé à Paris, en 1868.
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Le 23/07/1892, la tunique est remplacée par une vareuse dolman en drap bleu foncé. Cette circulaire précise que les agents quittant leurs fonctions doivent laisser leur uniforme pour équiper les nouveaux gardiens.
Ils existent trois grades : gardien ordinaire, premier gardien, et gardien chef.
En 1896, le 24 mars, une circulaire modifie l'uniforme des gardiens commis greffiers :"les étoiles de la vareuse dolman et du képi sont remplacées par des étoiles en argent, et la fausse jugulaire du képi est bordée d'argent.
En 1911, le 13 mars, le décret rattache l'administration pénitentiaire au Ministère de la Justice.
En 1919 l'appellation de gardien de prison devient obsolète au profit de l'appellation de surveillant de prison.
Le 25/02/1921, les surveillants contremaîtres sont assimilés aux premiers surveillants et aux surveillants commis greffiers. Ils portent désormais un galon d'argent fin posé obliquement sur les manches.
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L'arrêté du 27/07/1922 adopte un dolman en drap bleu foncé avec une rangée de 7 gros boutons estampillés AP, pour remplacer la vareuse.
Un pantalon en drap de même couleur, et pour l'été un dolman en tissu kaki avec pantalon assortie.
Un képi demi-rigide en drap bleu foncé.
La capote manteau en drap gris de fer bleuté compose l'habillement. Le 18/10/1932, apparition de la capote manteau bleue foncée déjà utilisée par les agents des transfèrements dès 1922.
Une rotonde à capuchon est en dotation.
Les insignes de grades sont en argent pour les surveillants chefs et les premiers surveillants, et en soie bleue pour les autres.
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Surveillante en blouse de satinette noire 1930
Maison d'arrêt de Montpellier |
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1926 surveillants tenue été |
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1938 apparition de la casquette |
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L'arrêté du 02/06/1938 modifie la composition de l'uniforme. Le dolman est remplacé par un veston croisé et la capote par un manteau. Le képi demi rigide est abandonné et la casquette forme marine bleue foncée sous officier avec l'étoile et fausse jugulaire fait son apparition. Elle sera en dotation jusque dans les années 2000. Avec l'étoile, cette casquette représente un des symboles du surveillant pénitentiaire.
La cravate en étoffe noire s'ajoute aux modifications de l'uniforme.(les surveillants doivent se la procurer eux-mêmes). La couleur noire est obligatoire, mais le choix du modèle reste à la discrétion de l'agent (instruction du 04/03/1939)
le 23/12/1938 l'instruction modifie à la demande des surveillants chauffeurs leur tenue d'été. Le pantalon culotte est remplacé par un pantalon long.
Pour les surveillantes, introduction de la capote bleue foncé brodée au col d'étoiles argent, ce qui entraîne la disparition des palmes vertes. La blouse de satinette est conservée avec les étoiles au col, et la blouse en cretonne arbore des étoiles au col avec le contour bleu.
Ci-contre surveillant chef de la MA Saint-Roch à Toulon en 1941, arborant l'agrafe de la médaille AP, portant un manteau modèle 1877 (deux rangées de 5 boutons) "adapté" à l'apparence du manteau modèle 1938 (galons circulaires aux manches, et aux épaules en guise de pattes d'épaule).
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1939 1944 la seconde guerre mondiale |
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En 1939, la population pénale compte 18 500 détenus pour 2700 surveillants. Le 06/05/1940, l'arrêté modifie la composition et la description du modèle règlementaire des effets d'uniforme du personnel auxiliaire de surveillance : une vareuse bourgeron, toile kaki, un pantalon toile kaki, un képi pour le personnel des établissements pénitentiaires, un béret kaki pour le personnel des maisons d'éducation surveillée. 1943, le régime de Vichy rattache l'AP au secrétariat d'Etat au maintien de l'ordre. 1944, pénurie de tissus, les surveillants s'habillent en civil, ce qui ne permet plus de les distinguer des détenus. Le 11 février de la même année une note prévoit l'attribution d'une casquette d'uniforme et d'un brassard blanc portant les lettres "AP". Pour les surveillants auxiliaires un voile et un brassard identique. Durant cette période apparait une difficulté de recrutement des surveillants, d'où la création de surveillants auxiliaires, sans formation, ni culture pénitentiaire, et qui furent beaucoup plus nombreux que les surveillants titulaires. En 1944, l'AP revient au Ministère de la Justice.
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En 1945 les travaux forçés sont abolis 8000 surveillants pour 66000 détenus, le parc pénitentiaire se compose de 11 maisons centrales, 232 maisons d'arrêt dont 52 cellulaires. De mars 1948 à 1952 les surveillants auxiliaires entrés avant le 01/07/1947 portent un veston croisé en drap gris bleu. Tenue déjà en usage pour les surveillants stagiaires, et pour les surveillants titulaires le croisé reste bleu marine. En 1948 attribution d'une veste croisé et d'un pantalon en toile kaki qui sera remplacée en 1952 par une tenue en serge de laine bleu marine. En 1950, modification du manteau raglan de 1938 avec notamment deux rangées de trois boutons et de forme croisée. les grades : surveillant ordinaire surveillant commis greffier 1 galon circulaire blanc premier surveillant 1 galon circulaire blanc surveillant chef deux galons circulaires blancs
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L'arrêté du 17/07/1956 modifie les grades de casquettes, de veston et des insignes. surveillant ordinaire pas de galon surveillant principal un galon circulaire argent de 8mm premier surveillant un galon circulaire argent de 8mm surveillant chef adjoint deux galons circulaires argent et sur la casquette la fausse jugulaire or fin de 10mm surveillant chef deux galons circulaires or de 8mm apparition des galons or pour les surveillants chefs En 1958 28 000 détenus dont 10 000 nord africains Le 06/06/1958 création du statut spécial pour les fonctionnaires des services extérieurs de l'AP. En 1964 ouverture de l'école de formation des personnels de l'AP (EFPAP) à Albé, puis à Obernai. Elle est transférée en 1965 sur le domaine de Plessis-le-Compte à Fleury-Mérogis (Essonne) ou elle prend le nom d'Ecole d'administration pénitentiaire (EAP). En 1966, inauguration de la nouvelle école de l'administration pénitentiaire à Fleury-Mérogis.
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1966 le service de la régie industrielle propose de nouveaux modèles d'uniforme, avec une coupe plus moderne, confectionnés dans un tissu plus léger et plus souple que le drap cardé, et pouvant être portés été comme hiver. Le veston est droit (non plus croisé) fermé par quatre boutons, avec quatre poches plaquées. 1966 nouveau modèle de manteau long en gros drap avec martingale, gabardine imperméable. 15/10/1968 modification des insignes fixés au pied d'épaulettes amovibles. 1968 ouverture de Fleury-Mérogis, plus grand centre pénitentiaire d'Europe, prévu pour recevoir 3 500 détenus. 1972 pour les surveillantes obligation d'attacher les cheveux longs, et interdiction de porter des bijoux en détention. La blouse blanche avec pattes d'épaules pour attacher les épaulettes. 12/05/1976 note relative à la modification de la chemise, avec possibilité de porter la chemise en été col ouvert, les manches relevées sans la veste.
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L'Algérie L'Administration pénitentiaire était présente en Algérie jusqu'en 1962. Les gardiens portaient le même uniforme que dans les départements métropolitains avec eu égard à la chaleur, dès 1877 un couvre-nuque en calicot blanc en Algérie et en Corse. L'évolution des uniformes a été suivie jusqu'à la deuxième guerre mondiale. En Algérie, après guerre, une tenue kaki, plus adaptée aux conditions météorologiques fut adoptée pour l'été. A noter aux côtés des surveillants, la présence de surveillants auxiliaires qui renforçaient l'effectif des personnels de surveillance. Ceux-ci portaient un calot bleu à l'étoile. L'été les surveillants changeaient leur coiffe bleue marine de la casquette modèle 1938 par une coiffe blanche. Un insigne spécifique de forme rectangulaire, de couleur noire avec en son centre une étoile argentée était portée sur la poitrine du côté gauche par les agents.
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surveillant Afrique du Nord tenue d'été |
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Surveillant en Afrique du nord après-guerre en tenue d'été |
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Une tenue kaki fut portée après guerre dans les départements d'outre-mer avec jusqu'en 1969 un insigne distinctif en losange, de couleur noire avec en son centre une étoile argentée semblable à celle portée sur la casquette. Il était porté sur le bras droit et parfois sur les deux bras. Muni de deux agraphes sur son revers, les agents rajoutaient deux autres agraphes afin de stabiliser l'insigne sur la chemise. Aujourd'hui, l'uniforme porté en outre mer est semblable à celui porté en métropole, avec malgré tout une spécificité avec le port d'un polo sans col de matière plus absorbante, qui se substitue au polo traditionnel.
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médaille d'honneur pénitentiaire |
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En 1869 est instaurée à l'initiative du ministre de l'intérieur Forcade de la Roquette, une médaille d'honneur pour les gardiens de prison qui a pour objectif de récompenser un acte de courage exceptionnel. Sous la 3ème République, le décret du 06/07/1896 institue la médaille pénitentiaire. Le ministre de l'intérieur Louis Barthou propose au président de la République Félix Faure de récompenser les agents eu égard à l'accomplissement de leurs missions en lien direct avec l'ordre et la sécurité. A cette époque 5 000 gardiens assurent la vigilance de jour comme de nuit des prisons françaises. La médaille est dessinée par Oscar Roty. En argent, elle porte sur sa face l'effigie de la République casquée, avec en exergue "ministère de l'Intérieur", et en plus petits caractères, "République française". Sur le revers, en exergue, "Administration pénitentiaire" et la devise "Honneur et discipline". Le ruban est de couleur verte avec chevrons amarante de deux millimètres, espacés de sept millimètres. (circulaire du 11/03/1897) Suite au rattachement en 1911 au ministère de la justice, l'inscription ministère de l'intérieur est remplacée par ministère de la justice. Depuis le décret du 30/07/1931, les titulaires de la médaille, personnels de surveillance en fonction, bénéficiaient d'une indemnité annuelle de 120 francs (60 francs en 1898) Le décret du 31/12/2003, a institué au ministère de la justice une médaille dénommée "médaille d'honneur de l'administration pénitentiaire" comportant trois échelons : bronze, argent et or.
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décoration de la médaille AP en 1930 |
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1930 le surveillant chef décore de la médaille d'honneur pénitentiaire un surveillant commis greffier |
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Aujourd'hui le corps du personnel de surveillance s'est doté d'un uniforme unisexe. Il est composé d'un polo bleu marine pour le corps d'application et d'encadrement à mailles piquées avec sur la poitrine une bande bleu roi. Un polo bleu roi pour le corps de commandement avec une bande bleu marine sur la poitrine.
Le pullover est conservé depuis 1994, avec des renforts sur les épaules et le grade de poitrine qui a remplacé les épaulettes modèle 1968.
Le pantalon est un pantalon treillis bleu marine, accompagné de chaussures basses ou montantes en cuir noir.Une ceinture noir réglable est également dans la dotation, ainsi qu'une dragonne noire avec sifflet, et des gants en cuir noir doublés en fibre synthétique résistants à la déchirure et à la coupure.
Une casquette souple bleue marine en tissu imperméable avec visière arrondie fait son apparition en lieu et place de la casquette modèle 1938. L'étoile centrale a disparue et est remplacée par une broderie blanche "administration pénitentiaire". C'est un peu dommage de ne pas avoir conservé le symbole qui illustre le plus historiquement parlant notre administration...
Le corps de commandement est composé d'officiers à l'instar de nos collègues de la police nationale, avec les grades de lieutenant, capitaine, et commandant.
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Casquette de cérémonie d'un officier pénitentiaire chef d'établissement d'une structure carcérale de moins de 200 détenus théorique.
La broderie ne représente que des feuilles de chêne à l'inverse des casquettes de directeur où les feuilles d'olivier viennent s'entrelaçer avec celles de chêne.
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Maison d'Arrêt de Sainte-Pélagie 1870 galon à lézarde de premier gardien |
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Chapeau français en feutre flamand noir, cocarde aux couleurs nationales, en poil de chèvre et fil blanc, ganse à la suisse en argent fin et galon en cordé plein.
Il était renouvellé tous les 6 ans. Son prix était de 18 francs. Ce bicorne était encore en dotation en 1877 et ce jusqu'à 1892.
Appelé aussi chapeau à bras, car il était possible de le placer sur le bras avec l'une des pointes vers l'avant.
A l'intérieur est inscrit : " HABILLEMENT DES GARDIENS" |
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1880 tunique chapeau français |
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chapeau français bicorne
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interieur bicorne pénitentiaire
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profil bicorne pénitentiaire
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boutons étoile à 6 branches bicorne
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Premier gardien vers 1900 |
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képi Prisons de la Seine 1870 |
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Vareuse de premier gardien à lézardes de 1892 |
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les surveillantes en 1920 |
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arrêté du 02/10/1921 fixant le costume des surveillantes une blouse de satinette noire avec ceinture de même étoffe, brodée au col de palmes vertes une pèlerine de molleton avec capuchon mobile, également brodée au col la coiffure sera constituée par un voile en étoffe bleu foncée, brodé au front d'une palme verte les palmes de la blouse, de la pèlerine et de la coiffure seront brodées en argent pour les premières surveillantes et en or pour les surveillantes chefs |
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capote manteau gris de fer bleuté |
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Pétain en prison
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1952 veste serge de laine |
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Surveillant chef manteau 1964 |
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première surveillante en polaire 2006 |
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1984 : 32 500 places de prison pour 43 000 détenus février 1984 le port de la casquette est désormais facultatif, il est laissé aux surveillants le choix entre la cravate montée sur élastique ou à nouer. 1984 note relative à la présentation des nouveaux manteaux et surtout la création d'un nouveau blouson pour les hommes avec des poches latérales. Les surveillantes sont dotées d'un tailleur avec jupe droite ou jupe culotte. En 1990 la coupe du blouson homme est modifiée avec l'ajout de deux soufflets d'aisance dans le dos, et le tissu qui est modifiée également. Les chemises manches courtes pour l'été sont en dotation, la coupe du pantalon est modernisée avec l'ajout de pinces. Les mocassins sont en 1989 remplacés par un modèle à lacets plus confortable, et un nouveau modèle de parka imperméable est créé. Pour les femmes, elles ont le choix entre le port de la blouse blanche et l'uniforme (obligatoire en détention hommes). la jupe culotte est supprimée et remplacée par une jupe droite, un pantalon est également en dotation, ainsi qu'un chemisier. En 2004, le 14 avril, l'arrêté décrit les effets d'uniforme des surveillants et des ERIS crées l'année précédente. La nouvelle tenue des surveillants est unisexe, l'ergonomie y est principalement travaillée. |
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